Propos sur la nature du TAIJI QUAN

 

  C’est dans les premières sociétés humaines, vivant en profonde intimité avec la nature, et dans les plus anciennes formes de pensées du naturalisme chamanique, que se trouve l’origine probable des concepts fondamentaux liés à la pratique des arts internes orientaux .

La médecine chinoise s’enracine depuis bien longtemps dans une connaissance subtile et précise des lois d’analogie sur les liens visibles et invisibles qui unissent le macrocosme de l’univers et le microcosme de notre réalité intérieure.

L’ homme devient alors partie intégrante de l’univers qui l’entoure et l’influence, aussi bien dans ces rythmes physiologiques, organiques que psychologiques et émotionnels.

La pratique du TCC et les pratiques psycho-corporelles de purification, participent avec d’autres approches thérapeutiques comme la détiètique, l’acupunture, les plantes médecinales, le massage, la méditation à cet élan vers une conscience active et écologique du vivant.
La dynamique du vivant propose une transformation permanente dans un jeu complexe de forces en interaction, d’alternance, d’opposition, ou tout se tient.

La santé étant la préservation de l’équilibre dynamique du système dans sa globalité.

Nous trouvons alors des correspondances, des résonances, des affinités entre l’intérieur et l’extérieur.

  Notre pratique prend sa source dans cette vision originale, d’ou naîtront les notions, « les images » du Tao, du Chi, du Yin/Yang.

Pour les anciens et sages chinois, l’univers est structuré par le Tao, la Voie, le chemin,

« au delà de l’être et du non être ».

L’élément fondamental du Tao étant l’énergie (chi). Lorsque Chi apparut, disaient-ils,l’univers se divisa en lumière et en ombre, en froid et en chaud, en dur et en mou, tous ces contrastes se fondant dans deux élément cosmiques, le Yin et le Yang, principes originels, qui en synergie permanente préside à la manifestation de la vie dans toutes ses nuances et sa diversité.

Yin étant le principe de repos, de vide .Lié à la Terre, à la matière, au négatif, il symbolisera tout ce qui est lourd, dense, caché, intérieur. Il sera associé au féminin, à la nuit, à la lune, à l’hivers 

Yang étant celui de l’activité, du plein, lié au ciel, à l’énergie, au positif, il symbolisera tout ce qui est subtil, léger, lumineux, extérieur. Il sera associé au masculin, au jour, au soleil, à l’été ...

   La réalité dynamique, d’alternance, de complémentarité, qu’entretiennent entre eux ces deux principes prend sa source, pour les chinois dans le Wu Ji (Tao), le non manifesté, le vide potentiel de tous les possibles.

   Dans la pratique du Tai chi chuan, les mouvements et déplacements naissent du vide originel et alimentent par le biais des fluides énergétiques l’équilibre Yin/Yang de notre constitution physique, psychique et spirituelle.

 

  «  L’énergie Chi meurt ou s’engendrent la forme (xing) sauf si celle ci est animé d’un mouvement (dong) »

Présentée d’un autre manière par Zhang Zai «  le Chi prend son origine dans le vide (tao, univers). Il est pur et sans forme. Sous l’effet de la stimulation, il donne naissance au Yin/yang et ce faisant, se condense en figures visibles. »